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nouvelle. peinture

HORS L'AMOUR (Extrait de nouvelle)

9 Juillet 2014 , Rédigé par Lulla Bell Publié dans #Nouvelle. Peinture

Je m'appelle Cecilia H.

J'ai un scoop : Bientôt je vais crever !

Je ne sais pas encore ce qui m'emportera du mal d'amour ou de la maladie.

C'est la maladie d'amour qui aura le dernier mot. Je ne permettrai pas au cancer d'avoir ma peau.

Je veux mourir dignement dans un corps encore en bon état, parfumé et en dessous chics.

Je veux mourir dans la solitude de ma vie, de ma chambre, de mon lit mais pas dans celle d'une salle de réanimation avec des tubes et des tuyaux me massacrant le corps.

Je préparerai mes pilules, de toutes formes et couleurs ; j'en ai assez pour tuer un cherval, alors pensez, une femme d'un metre soixante et de 43 kilos, je ne devrais pas me rater !

Je fermerai la porte d'entrée à clé et jetterai cette dernière au chiottes ; je barricaderai les volets ; à coups de ciseaux je couperai ma ligne téléphonique.

Je ferai ça sans bruit, sans cri, sans pleur.

J'en serai à un point où tout me sera devnu si indifférent que je serai incapable de me rappeler à la raison, celles des vivants, des gens heureux.

Je ferai ça sans esclandre, sans chantage.

Je n'appellerai pas l'homme de ma vie, mon "sweet homme" qui ne vit plus dans mon home. L'homme de ma vie et de ma mort, pour lui gueuler aux oreilles qu'il est en train de me tuer, que c'est sa faute si je n'arrive plus à supporter le vide qu'il a laissé en moi et autour de moi.

Je le laisserai tranquille, dans la béatitude de son nouvel amour, sa nouvelle histoire. J'avalerai mes "bonbons" pour l'extase finale tandis que lui comblera sa chère et tendre, sa future épouse peut-être, dans des draps de satin ou sous une porte cochère.

Je me laisserai couler, comme fuyait jadis sa sève de mon intérieur, de mon vagin lubrifié de plaisir, comme mon corps fondait dans ses bras musclés lorsque l'ivresse de la jouissance me faisait frôler le coma libidineux.

Peut-être effleurerais-je encore une dernière fois mon sexe abandonné comme un fruit blet, entrouvrirais-je la fente pour glisser un doigt ou deux dans le tobbogan de l'amour pour un ultime orgasme "onanique" ?

Je sombrerai dans un sommeil profond au creux de note lit deux places que je n'occupe plus que d'un tiers tant je suis devenue petite et recroquevillée sur ma détresse.

Allan, je ne t'appellerai pas. Pas "D'au secours".

Puisque la vie fait ce qu'elle veut, la mort aussi certainement à ce droit sinon je le lui octroierai d'office, ce sera si gentiment demandé....

Mes deux bras en croix

J'éteindrai dans ma nuit

Le murmure de ta voix

Et nos souvenirs aussi...

Pastel sur toile : l'attente par Lulla bell

Pastel sur toile : l'attente par Lulla bell

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